Le magasin des suicides ** / Jean Teulé
Les Tuvache n'ont décidément pas de chance avec leur cadet, qui, dès son plus jeune âge, ternit la réputation de leur boutique en arborant un franc optimisme et une gaieté de tous les instants : car au Magasin des suicides, là où l'on trouve tous les moyens possibles pour se suicider, même le simple bonbon à la cyanure pour les enfants, la morosité et la tristesse sont de rigueur, et, de génération en génération, on borde ses enfants en leur contant le suicide de Cléopâtre et on n'y mange que de l'agneau suicidé...
On compte bien peu de romans humoristiques. Comme au théâtre, il est souvent plus difficile de faire rire que de faire pleurer. Pari gagné pour Jean Teulé qui nous immerge avec un réel bonheur dans un univers original complètement décalé, où le suicide et la mort, loin d'être des tabous, deviennent presque la règle au moindre mal, et où le rire des enfants n'est pas le bienvenu. Et justement, par petites étapes, la fissure se crée, dérangeante d'abord, puis s'élargit sur cette lueur de vie, cette bouffée de joie en la personne adorable du cadet, Alan... Tout ici prête à sourire. A commencer par les prénoms choisis pour les différents membres de cette famille digne de la famille Adams : Mishima pour le père, Lucrèce pour la mère, tous deux consciencieux dans leur prescription des meilleurs produits pour leurs clients auxquels ils disent toujours "adieu", Vincent (Van Gogh) pour l'aîné, grand anorexique inventif, tourmenté par ses cauchemars, et Marilyn (Monroe), l'ado mal dans sa peau. On admire au passage l'imagination débordante de l'auteur qui, s'inspirant initialement du masque triste de circonstance affiché par les pompe-funèbres, décline, dans ce commerce émergeant dans un futur où tout va mal, tout un éventail d'inventions pour se suicider. Or elles ne sont jamais morbides ou glauques, toutes ces idées ingénieuses, ni d'ailleurs les motifs énoncés par les clients. Et puis il y a surtout ce comique né du contraste évident entre la famille Tuvache et le petit dernier, jusqu'à son renversement complet dans le dénouement...
Vous cherchiez un roman pour vous faire sourire de nouveau ? Voilà un roman dédié à la joie de vivre et à l'amour, jusqu'à (et c'est là mon bémol) la propre abnégation de soi dans un dénouement très symbolique.
"Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !"
"Vous voulez mourir ? Embrassez-moi !"
"Vous voulez mourir ? Embrassez-moi !"
On compte bien peu de romans humoristiques. Comme au théâtre, il est souvent plus difficile de faire rire que de faire pleurer. Pari gagné pour Jean Teulé qui nous immerge avec un réel bonheur dans un univers original complètement décalé, où le suicide et la mort, loin d'être des tabous, deviennent presque la règle au moindre mal, et où le rire des enfants n'est pas le bienvenu. Et justement, par petites étapes, la fissure se crée, dérangeante d'abord, puis s'élargit sur cette lueur de vie, cette bouffée de joie en la personne adorable du cadet, Alan... Tout ici prête à sourire. A commencer par les prénoms choisis pour les différents membres de cette famille digne de la famille Adams : Mishima pour le père, Lucrèce pour la mère, tous deux consciencieux dans leur prescription des meilleurs produits pour leurs clients auxquels ils disent toujours "adieu", Vincent (Van Gogh) pour l'aîné, grand anorexique inventif, tourmenté par ses cauchemars, et Marilyn (Monroe), l'ado mal dans sa peau. On admire au passage l'imagination débordante de l'auteur qui, s'inspirant initialement du masque triste de circonstance affiché par les pompe-funèbres, décline, dans ce commerce émergeant dans un futur où tout va mal, tout un éventail d'inventions pour se suicider. Or elles ne sont jamais morbides ou glauques, toutes ces idées ingénieuses, ni d'ailleurs les motifs énoncés par les clients. Et puis il y a surtout ce comique né du contraste évident entre la famille Tuvache et le petit dernier, jusqu'à son renversement complet dans le dénouement...
Vous cherchiez un roman pour vous faire sourire de nouveau ? Voilà un roman dédié à la joie de vivre et à l'amour, jusqu'à (et c'est là mon bémol) la propre abnégation de soi dans un dénouement très symbolique.
TEULE, Jean. - Le magasin des suicides. - Julliard, 2007. - 157 p.. - ISBN : 978-2-260-01708-0 : 17 €.