Le suicide

Publié le par S.L.

Le suicide / Emile Durkheim (1897)

"On appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d'un acte positif (le martyr, le soldat court au-devant d'une mort certaine) ou négatif (se laisser mourir de faim), accompli par la victime elle-même et qu'elle savait devoir produire ce résultat."(p. 5)

Avec force statistiques françaises et européennes datant donc du 19e siècle, Emile Durkheim s'interroge sur les causes extra-sociales et sociales du suicide, sur leur nature et leurs effets, sur les rapports entre le suicide et les faits sociaux avant d'envisager quelles pourraient être les solutions de diminution de cet abandon de la vie, pensée comme inutile.
Si les conditions de vie familiales, sociales et religieuses et les statistiques sur lesquelles s'appuie Emile Durkheim sont complètement dépassées, en revanche, ses réflexions n'ont pas pris une ride. Le lecteur lambda apprendra que les hommes se suicident davantage que les femmes, que si la mauvaise saison incite à la mélancolie, en revanche la hausse de température en belle saison pousse au suicide. De même, si la pendaison est fréquente dans les campagnes, les citadins choisissent eux de se jeter des toits ou des fenêtres. Rien de bien joyeux, évidemment ! Pour conclure, selon lui, le suicide est un acte avant tout égoïste, reflet d'une souffrance morale, d'un sentiment d'inutilité, souvent perpétué par des hommes et des femmes sans enfant à charge, que seul le milieu professionnel pourrait endiguer.
Un classique en sciences sociales, dont les théories restent d'actualité.

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