Les mauvaises gens **/Etienne Davodeau (2005)
Une histoire de militants
Grand Prix de la critique - Prix France Info 2006 - Prix du public Angoulême 2006 - Prix du scénario Angoulême 2006.
Détrompez-vous : ce scénario n'évoque pas de mauvaises gens, mais les souvenirs d'un couple de militants syndicaux. Alors pourquoi ce titre ? Parce qu'il retrace leur vie dans les "Mauges", dans le Maine-et-Loire, pays rural fermé, catholique et ouvrirer, nom dont serait à l'origine la contraction de l'expression "mauvaises gens".
A Botz-en-Mauges, dans les années 50, Maurice et Marie-Jo, les parents du narrateur, ont dû commencer à travailler très jeunes à l'usine. L'une colle puis peint des semelles, l'autre travaille comme mécanicien - ajusteur avant de devenir formateur. La seule personne qui leur ouvre les yeux alors, c'est l'aumônier de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). Marie-Jo découvre la mer, Maurice le basket, la vie après le travail pour s'épanouir... et se rencontrer. Peu à peu, tous deux s'engagent syndicalement et politiquement...
Difficile de ne pas songer à L'Etabli que j'ai lu cette année. Ici aussi le narrateur cherche à témoigner de la ségéragation sociale dès l'enfance quand on est issu d'un milieu ouvrier, des conditions de travail déplorables à la chaîne, d'un destin de 183 planches en noir et blanc jalonné de combats. Un vibrant hommage au courage du prolétariat.