Ouest *** / François Vallejo (2006)
Prix Inter 2007
Viviane Hamy, 2006. - 266 p.. - 18,50 €.
Une photo d'un aïeul, celle d'un garde-chasse armé de son fusil, décentré par son chien, molosse noir. Lambert il s'appelait, et c'est son histoire qui va être contée, ou plutôt, en cette Vendée du milieu du XIXe siècle, les quelques années qui vont le transformer, à la mort du vieux baron de l'Aubépine, dès l'instant où le fils, des envies de révolutions plein la tête, des désirs de chairs féminines plein son corps malingre, vient prendre possession du château et perturber ses habitudes...
Déconcertant cet incipit ancré dans l'actualité, qui superpose les deux clichés, et puis ce flash-back vers cet aïeul qui a été élevé pour dresser et aimer ses chiens, pour servir son maître, et qui va, au fur et à mesure des lubies du baron, finir par perdre tout repère. On y est : François Vallejo nous plante dans ce huis clos étouffant, nous stupéfait par son écriture parfaitement adaptée à cette confrontation sociale entre les deux hommes, collant souvent au parler et aux pensées de Lambert, nous fait sentir les odeurs de terre et de bois, et sourire au personnage du baron, ne rêvant que de fusiller les aristocrates comme lui, figure laxiste, incompréhensible et contradictoire pour les gens du pays. Et la tension monte, monte... tandis que le frottement idéologique entre les deux hommes devient de plus en plus ambigu, tandis que le garde-chasse oscille entre le bon sens et une obéissance dont il a souvent honte, se retrouvant tour à tour valet de chambre ou cocher de demi-mondaines que le baron s'amuse à pourchasser la nuit dans le château, un rasoir à la main. Et encore, si il n'y avait que cela ! Mais le baron semble avoir perdu la tête, faisant fi de la volonté voire de la vie d'autrui... On devine la tragédie au bout du chemin, et le petit chef-d'oeuvre en cours de lecture : l'un et l'autre s'y trouvent, et la boucle est bouclée. Après une telle lecture, il ne me reste plus qu'à me pencher vers ses romans précédents !
Déconcertant cet incipit ancré dans l'actualité, qui superpose les deux clichés, et puis ce flash-back vers cet aïeul qui a été élevé pour dresser et aimer ses chiens, pour servir son maître, et qui va, au fur et à mesure des lubies du baron, finir par perdre tout repère. On y est : François Vallejo nous plante dans ce huis clos étouffant, nous stupéfait par son écriture parfaitement adaptée à cette confrontation sociale entre les deux hommes, collant souvent au parler et aux pensées de Lambert, nous fait sentir les odeurs de terre et de bois, et sourire au personnage du baron, ne rêvant que de fusiller les aristocrates comme lui, figure laxiste, incompréhensible et contradictoire pour les gens du pays. Et la tension monte, monte... tandis que le frottement idéologique entre les deux hommes devient de plus en plus ambigu, tandis que le garde-chasse oscille entre le bon sens et une obéissance dont il a souvent honte, se retrouvant tour à tour valet de chambre ou cocher de demi-mondaines que le baron s'amuse à pourchasser la nuit dans le château, un rasoir à la main. Et encore, si il n'y avait que cela ! Mais le baron semble avoir perdu la tête, faisant fi de la volonté voire de la vie d'autrui... On devine la tragédie au bout du chemin, et le petit chef-d'oeuvre en cours de lecture : l'un et l'autre s'y trouvent, et la boucle est bouclée. Après une telle lecture, il ne me reste plus qu'à me pencher vers ses romans précédents !
Viviane Hamy, 2006. - 266 p.. - 18,50 €.