La fabrique du crétin *
La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école / Jean-Paul Brighelli

L'auteur, lui-même agrégé de lettres, ne fustige pas ici le corps enseignant, qui ne fait qu'obéir aux directives, mais les différents ministres de l'Education de gauche comme de droite qui se sont succédé après 68 et qui ont privilégié au coeur du système éducatif non plus le savoir mais l'élève, qui ont cru aux bienfaits d'une carte scolaire, laquelle n'a fait qu'entériner les clivages sociaux, de l'hétérogénéité des classes, de donner le bac à 80 % d'une classe d'âge (20 % dans les années 60) et de renoncer au redoublement. Actuellement, c'est l'Europe qui compte poursuivre cette crétinisation des esprits pour l'horizon 2010, en demandant désormais à l'Ecole de former des salariés maîtrisant les connaissances de base (communiquer en français ou en anglais, compter, utiliser l'outil informatique), seule l'élite pouvant elle prétendre à un bagage culturel solide.
Cet essai me laisse partagée entre l'adhésion à de nombreuses déductions et le refus de certaines réflexions, empreintes d'une nostalgie d'un prétendu âge d'or inexistant en réalité (demandez à ceux qui ont connu les années 60 et la toute-puissance de certains maîtres).
Ainsi, sa dénonciation des TPE me paraît digne de certains professeurs réfractaires à de nouvelles manières d'enseigner, non formés. Car à mon sens, l'école n'a pas seulement à transmettre des savoirs, mais aussi des savoir-faire qui vont nous aider à progresser à l'âge adulte, dont le plus important consiste à savoir apprendre à s'informer, à se forger un esprit critique face à l'information, à construire son savoir par soi-même, à distinguer l'information fiable, avérée, de l'îvraie. De même, l'éducation à la santé, etc... ne constitue absolument pas une perte de temps, comme il semble le penser, mais contribue à former l'individu, qu'il semble nier au profit du groupe collectif attentif.
En revanche, la plupart de ses réflexions me semblent pleines de bon sens, que ce soit sur la valeur actuelle du bac, sur la sur-notation contrainte, sur l'échelle de l'illusion (toujours plus d'années d'études et de diplômes) remplaçant l'ascenseur social, sur les rites, sur les classes indifférenciées, sur les religions, sur les dictées, sur l'absence de repères culturels et chronologiques, sur l'enseignement de la littérature devenu affaire de rhétorique, de technique, et non plus d'émotion et de culture.
Bref, j'étais plutôt sceptique au départ, lorsqu'un ami m'a prêté cet ouvrage, et plus partagée au final.
Faites-vous donc un avis !

L'auteur, lui-même agrégé de lettres, ne fustige pas ici le corps enseignant, qui ne fait qu'obéir aux directives, mais les différents ministres de l'Education de gauche comme de droite qui se sont succédé après 68 et qui ont privilégié au coeur du système éducatif non plus le savoir mais l'élève, qui ont cru aux bienfaits d'une carte scolaire, laquelle n'a fait qu'entériner les clivages sociaux, de l'hétérogénéité des classes, de donner le bac à 80 % d'une classe d'âge (20 % dans les années 60) et de renoncer au redoublement. Actuellement, c'est l'Europe qui compte poursuivre cette crétinisation des esprits pour l'horizon 2010, en demandant désormais à l'Ecole de former des salariés maîtrisant les connaissances de base (communiquer en français ou en anglais, compter, utiliser l'outil informatique), seule l'élite pouvant elle prétendre à un bagage culturel solide.
Cet essai me laisse partagée entre l'adhésion à de nombreuses déductions et le refus de certaines réflexions, empreintes d'une nostalgie d'un prétendu âge d'or inexistant en réalité (demandez à ceux qui ont connu les années 60 et la toute-puissance de certains maîtres).
Ainsi, sa dénonciation des TPE me paraît digne de certains professeurs réfractaires à de nouvelles manières d'enseigner, non formés. Car à mon sens, l'école n'a pas seulement à transmettre des savoirs, mais aussi des savoir-faire qui vont nous aider à progresser à l'âge adulte, dont le plus important consiste à savoir apprendre à s'informer, à se forger un esprit critique face à l'information, à construire son savoir par soi-même, à distinguer l'information fiable, avérée, de l'îvraie. De même, l'éducation à la santé, etc... ne constitue absolument pas une perte de temps, comme il semble le penser, mais contribue à former l'individu, qu'il semble nier au profit du groupe collectif attentif.
En revanche, la plupart de ses réflexions me semblent pleines de bon sens, que ce soit sur la valeur actuelle du bac, sur la sur-notation contrainte, sur l'échelle de l'illusion (toujours plus d'années d'études et de diplômes) remplaçant l'ascenseur social, sur les rites, sur les classes indifférenciées, sur les religions, sur les dictées, sur l'absence de repères culturels et chronologiques, sur l'enseignement de la littérature devenu affaire de rhétorique, de technique, et non plus d'émotion et de culture.
Bref, j'étais plutôt sceptique au départ, lorsqu'un ami m'a prêté cet ouvrage, et plus partagée au final.
Faites-vous donc un avis !