Impossible sagesse *
Impossible sagesse / Jacques Schlanger
Qu'est-ce que la sagesse ? Qu'est-ce aujourd'hui qu'être un sage ? Y en a-t-il d'abord ? Et si oui, à quoi les reconnait-on ? Et comment, surtout, le devenir ? Jacques Schlanger nous invite d'abord à nous pencher sur la question en rappelant les pensées et les grands sages de l'Antiquité, aussi différents que Socrate, agissant selon ses convictions en toute humilité, Diogène l'exubérant, poussant à l'extrême son expurgation de toute considération sociale, Epicure, Sénèque, etc...
« Une vie est belle quand elle sonne juste, quand elle est bien accordée, aussi bien à elle-même qu’à ce qui l’environne. Une vie est belle quand elle est menée en accord, en harmonie, en cohérence avec le monde dans lequel elle se déploie. Une vie belle ressort, resplendit, comme le fil de pourpre sur la tunique blanche, comme une œuvre d’art pour celui qui la contemple. Celui qui mène une belle vie est l’artisan de sa propre vie, à ses yeux quand il s’en rend compte, mais surtout aux yeux du spectateur de cette vie. Nous qui désirons la sagesse, c’est souvent la beauté de la sagesse que nous poursuivons : et de même qu’il n’est pas possible de définir une fois pour toutes la beauté, mais uniquement de dire "voilà une belle chose", de même il n’est pas possible de définir une fois pour toutes la sagesse, mais uniquement de dire "voilà un sage". » (p. 55)
Puis, après avoir passé en revue les idéaux universels des sages, il analyse l'exemple particulier de dialogues de trois sages en fiction : Jacques le Fataliste de Diderot, Alexis Zorba de Kazantzaki et Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljenitsyne. Enfin, Jacques Schlanger tente de nous faire appréhender ce que pourrait être un sage aujourd'hui, à quoi l'on peut reconnaître la sagesse :
"Je ne vois dans le sage ni un être triste, ni un être compassé, ni un être imbu de soi. Je vois en lui un être heureux, joyeux, plein de vie - et qui ne prête pas trop attention à soi. Le sage ne poursuit pas la sagesse, il vit en elle, elle vit en lui. Il vit chaque situation, chaque événement, de l'intérieur : il prête attention à sa vie, non sur le mode du contrôle, mais sur le mode de la jouissance et de la perfection. Il réussit à extraire le meilleur de ce qui est, et aussi tel qu'il peut être : la sagesse, capacité, innée selon toute vraisemblance, de vivre pleinement tout ce qui est, même et surtout les choses les plus insignifiantes."
Sur ce, je vous laisse méditer sur cette dernière citation, très épicurienne.
« Une vie est belle quand elle sonne juste, quand elle est bien accordée, aussi bien à elle-même qu’à ce qui l’environne. Une vie est belle quand elle est menée en accord, en harmonie, en cohérence avec le monde dans lequel elle se déploie. Une vie belle ressort, resplendit, comme le fil de pourpre sur la tunique blanche, comme une œuvre d’art pour celui qui la contemple. Celui qui mène une belle vie est l’artisan de sa propre vie, à ses yeux quand il s’en rend compte, mais surtout aux yeux du spectateur de cette vie. Nous qui désirons la sagesse, c’est souvent la beauté de la sagesse que nous poursuivons : et de même qu’il n’est pas possible de définir une fois pour toutes la beauté, mais uniquement de dire "voilà une belle chose", de même il n’est pas possible de définir une fois pour toutes la sagesse, mais uniquement de dire "voilà un sage". » (p. 55)
Puis, après avoir passé en revue les idéaux universels des sages, il analyse l'exemple particulier de dialogues de trois sages en fiction : Jacques le Fataliste de Diderot, Alexis Zorba de Kazantzaki et Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljenitsyne. Enfin, Jacques Schlanger tente de nous faire appréhender ce que pourrait être un sage aujourd'hui, à quoi l'on peut reconnaître la sagesse :
"Je ne vois dans le sage ni un être triste, ni un être compassé, ni un être imbu de soi. Je vois en lui un être heureux, joyeux, plein de vie - et qui ne prête pas trop attention à soi. Le sage ne poursuit pas la sagesse, il vit en elle, elle vit en lui. Il vit chaque situation, chaque événement, de l'intérieur : il prête attention à sa vie, non sur le mode du contrôle, mais sur le mode de la jouissance et de la perfection. Il réussit à extraire le meilleur de ce qui est, et aussi tel qu'il peut être : la sagesse, capacité, innée selon toute vraisemblance, de vivre pleinement tout ce qui est, même et surtout les choses les plus insignifiantes."
Sur ce, je vous laisse méditer sur cette dernière citation, très épicurienne.
SCHLANGER, Jacques. - Impossible sagesse. - Métailié, 2007. - 120 p.. - (Essais. Suites sciences humaines ; 14). - ISBN : 978-2-86424-613-8 : 9 €.