La traçabilité du lecteur sur Internet - 7 et fin
ET L’EDITION SUR INTERNET ?
Si Internet a fait explosé le nombre de prescripteurs, il semble ne pas en être de même pour les éditeurs. Il n’y a qu’à voir autour de nous les bibliothèques personnelles ou collectives pour s’en persuader. Les résultats de cette enquête achèvent de nous en convaincre.

Pour les maigres 19 % de connaisseurs, quels sont donc les sites mentionnés ? Ebook – ebooks libres et gratuits, les classiques proposés sur le site de la BNF, Gallica, le site de l'association des amis de Guy de Maupassant, le site éphémère qu’avait créé Michel-Edouard Leclerc http://www.ecrivainsenligne.com/, http://lirenligne.free.fr/, la bibliothèque universelle, le projet Gutenberg, et enfin Wikisource, la bibliothèque libre. L’offre naît tout juste, elle ne semble pas encore être connue et peine à trouver un lectorat qui reste attaché à l’objet-livre.

Quant aux éditeurs proposant de publier des œuvres inédites, les sondés citent Alexandrie, les éditions en ligne du Manuscrit, Lulu.com (précisons qu’il ne s’agit pas d’un éditeur et qu’il ne se prévaut d’ailleurs pas de ce titre), Fulgures.com, un site de poètes en ligne (http://www.poesievive.org/), et bien entendu leur propre blog (http://antigone.blog4ever.com).
A ce sujet, la polémique va bon train. Ainsi, sur le forum de Critiques libres eut lieu une longue discussion (http://www.critiqueslibres.com/i.php/forum/sujet/1302) au sujet de cette nouvelle forme d’édition proposée par Manuscrit.com ou Publibook, proposant de publier gratuitement l’œuvre inédite d’un auteur en herbe, puis de lui faire toucher les droits d’auteurs conséquents. En fait, cette dernière ne consisterait en tout et pour tout qu’à transformer le fichier Word du tapuscrit en format .pdf, ce que de nombreux logiciels proposent gratuitement. Des suppléments seraient alors facturés à l’auteur pour permettre la prise en charge de services habituellement fournis par les maisons d’édition traditionnelles, c’est-à-dire le travail éditorial proprement dit (la relecture orthographique, illustration en première de couverture), la promotion (sur les foires et salons, dans les librairies et par services de presse) et la distribution, les livres étant généralement imprimés à la demande, avec frais de port. Tel quel, ce fichier pdf gratuit ne serait donc quasiment pas viable : son œuvre s’y trouverait bloquée, ses droits d’auteur ayant été cédés, sans espoir de pouvoir refaire sa vie ailleurs. Au bout du compte, sans toujours se l’avouer, l’auteur finit par payer pour voir son propre livre publié, et par assurer seul une bonne partie de sa promotion… Cela en deviendrait presque de l’auto-édition.
Vous est-il arrivé de lire une œuvre en ligne (recueil de poèmes, pièce de théâtre, roman) ou de la télécharger ?

Un tiers avoue tout de même avoir déjà téléchargé une œuvre en ligne, généralement sur Gallica ou Gutenberg, pas forcément d’ailleurs les e-lecteurs de la blogosphère, mais plutôt ceux dont l’intérêt était immédiat : élèves, étudiants et professeurs. Plus confidentiellement sur Lulu.com ou sur http://el-baz.over-blog.com/, qui écrit et poste les chapitres au fur et à mesure, mais interagit aussi avec ses lecteurs.
En guise de conclusion
Les résultats de ce sondage révèlent qu’Internet a fait émerger une véritable communication autour des livres, auparavant quasi-inexistante, surtout à cette échelle. En revanche, si les prescripteurs se sont multipliés, le monde de l’édition, lui, n’a pas beaucoup évolué, si ce n’est par la mise en ligne des œuvres tombées dans le domaine public. Car l’objet-livre, lui, semble encore avoir de beaux jours devant lui…
Dans le paysage médiatique, il faut désormais compter avec les blogs. Ceci est particulièrement vrai pour les blogs littéraires, les critiques littéraires étant taxés de ne pas lire les services de presse reçus ou de trop bien connaître les auteurs ou les grandes maisons d’édition pour pouvoir garder un semblant d’impartialité. Encore faut-il que les bloggueurs eux-mêmes ne deviennent pas un jour, à leur tour, la cible des auteurs en mal de reconnaissance et de maisons d’édition se tournant vers d’autres vitrines, plus populaires….
Merci à tous d’avoir bien voulu répondre à ce questionnaire, et en particulier à tous ceux dont voici les blogs :
adlitteram - A mon humble avis... – Antigone - Au fil de mes lectures, l'univers de Beloved – Baratin - Bérénice et moi - Biblioblog - La bibliothèque du dolmen - Bibliothèque virtuelle - BMR & MAM -Calou, l'îvre de lecture - Les carnets de Bibliofolie - Les Carnets de lecture de Lhisbei – Cathulu – Chatperlipopette - Chez Clarabel (2) - Chez Livrovore - Chez Lo - Conjuration des livres - Côté lecture – Cunéipage - De Livre en Livre - Les écrivains québécois – El Gouli - FlooDingue - Georges Flipo, auteur - Histoire de lectures - In cold blog - Les jardins d'Hélène - Laëtitia Béranger - Lectures d'une bibliofolle - Les lectures de Caro(line) - Les lectures de Florinette - Les lectures de Kalistina - Les lectures de Majanissa - Les lectures de Marie - Les lectures de Sophie – Littérature d'Irlande, de Bretagne et aussi d'ailleurs - Litteraturepassion - Livres de mAlice - Les livres de Virginie - Mes lectures - Mot compte double - My Lou Book - Post-it littéraire -Princess Lac – Ptitcoinlecture - Les roses de décembre - Les routes de l'imaginaire - Serialecteur - Y'a d'la joie !