La traçabilité du lecteur sur Internet - 6

Publié le par S. L.

INTERNET tremplin pour rendre le lecteur prescripteur ?

 

 
Bien plus que lors de la consultation, la donne a fondamentalement changé quant aux pratiques de retours de lectures depuis l’avènement d’Internet. Alors qu’auparavant le lecteur restait cantonné à un rôle de récepteur d’une information, d’avis de lectures, excepté avec son entourage (56%), tenant au mieux un carnet de lectures pour lui-même, voilà que la blogosphère émerge, drainant à elle seule 49% des critiques de lectures, les forums et les sites communautaires la talonnant à 10 %, détrônant l’entourage dont l’importance, même si elle demeure nette, se voit diviser par trois, et réduisant presque à néant tous les autres échanges avec les habituels prescripteurs de lectures.



Que s’est-il donc passé ? Alliant simplicité, gratuité et convivialité, les blogs ont permis aux lecteurs de se constituer une gigantesque communauté, dépassant l’effectif et le cadre géographique d’un club de lecture. Délaissant un carnet de lectures que personne ne lisait, les échanges unilatéraux avec les prescripteurs traditionnels de lecture, les lecteurs ont vu en l’apparition des blogs une magnifique opportunité pour faire entendre leur voix, leur amour pour tel livre, leur désamour, leur déception, leurs découvertes, leur plaisir de la lecture, tout ce qu’auparavant on le leur refusait, créant par là-même un réseau alternatif aux médias traditionnels, soupçonnés de copinage, cherchant à retrouver la confiance perdue dans la simplicité et la sincérité du lecteur lambda. Rien d’étonnant que ce soit surtout les 18-45 ans qui papillonnent de blogs en forums, laissant sur leur sillage leurs avis de lecture, et les 18-35 ans qui se soient lancés dans la création et l’alimentation régulière de leur propre blog.


Mais sait-on réellement qui alimente les blogs littéraires ?


Ce sont parfois encore des critiques professionnels ayant bien compris leur intérêt à s’emparer de ce nouveau support, tel que Pierre Assouline, depuis le 6 octobre 2004, avec La république des livres, ou ce collectif de critiques professionnels, fondé par Sonia Bressler en juillet 2005, Kritiks. Ce sont forcément aussi des professionnels du livre, libraires, bibliothécaires, professeurs-documentalistes, comme Sylvie, bibliothécaire, avec Passion des livres. Des auteurs aussi se font ainsi connaître, tels Antigone, Karine Fougeray, Raymond Alcovère. Mais, en règle générale, les bloggueurs restent des passionnés de lecture ayant trouvé dans le blog la possibilité de clamer haut et fort leurs coups de cœur, indépendamment de la presse et des professionnels existants. Des collectifs de lecteurs, sous ou sans pseudos, se sont ainsi créés, comme mille feuilles sur http://livres.fluctuat.net/blog/, ou Biblioblog. Quant aux bloggueurs individuels, rien n’est divulgué au sujet de leur vie privée ou professionnelle. Il est rare qu’ils dévoilent, comme Elzabeth Flory (Du Coq à l'âne - http://elizabethflory.blogs.com/) ou Katell Bouali (Chatperlipopette), leur identité, certains préférant signer de leur prénom, ou d’un diminutif, tel Flo dans Mes lectures. Car la plupart ont choisi de s’exprimer plus librement sur la blogosphère en prenant un pseudo, telles Cuné (Cunéipage), Clarabel, Florinette (Les lectures de Florinette). Pourquoi ? D’abord tout simplement parce que les forums, plate-formes et sites nous réclament ce fameux pseudo pour toute inscription, ensuite parce que, de fil en aiguille, Internet exacerbe certaines facettes de notre personnalité et les décline en autant de pseudos (j’en ai moi-même quatre), car, même si souvent nous en changeons car le nôtre a déjà été choisi, nous évitons surtout les rapprochements entraînés par la traçabilité d’un seul pseudo sur Internet. Le moi identifié, complet et physique, se démultiplie ainsi en autant de moi virtuels et intellectuels exprimant librement ses idées, ses opinions, ses passions, ses productions.
Par le biais de leur blog, une deuxième activité, parallèle à la vie professionnelle des e-lecteurs, se met en branle. Car un blog ne vit et ne survit que s’il est régulièrement alimenté, et ce au moins une à deux fois par semaine. Par ailleurs, se savoir lu déclenche une volonté d’améliorer son expression personnelle, de clarifier ses idées, de développer ses arguments, bref de travailler son compte-rendu. C’est donc avec de plus en plus de sérieux et même pourrait-on dire avec un certain professionnalisme, que les blogueurs échangent sur la place publique leurs chroniques de lecture. Qu’est-ce qui sépare ensuite l’amateur du professionnel, si ce n’est que le second a l’avantage de recevoir à demeure, et à titre gratuit, les services de presse plusieurs semaines avant la sortie de l’ouvrage en librairie ? 

Créer un blog

1) Choisir sa plate-forme

Le numéro 414 de Micro hebdo du 23 mars 2006 affichait un tableau comparatif des différentes plate-formes. Ses 3 préférés ? Blogspirit, MSN Spaces et Podemus. Il accordait une mention bien à Canalblog et Toolblog, une mention assez bien pour Blogger et Over-blog. Avant-derniers : Skyblog et U-blog. Recalé : 20six.

2) Choisir son nom de domaine et son "identité"

Le choix de votre nom de domaine est extrêmement important. De lui dépend fortement votre placement dans les pages de Google lorsque les internautes taperont tel mot-clé en recherche.
Imitez en cela Flo (http://meslectures.over-blog.com), qui se trouve bien placée avec ce mot-clé en page de résultats.
Rester caché derrière un pseudo ou afficher votre identité, c'est comme vous voulez, du moment que vous avez renseigné confidentiellement vos noms et prénoms sur votre plate-forme préférée (mesure légale en cas de poursuite).

3) Se référencer, se faire connaître

Commencez par vous référencer sur Google (80 % de la fréquentation en France).
Pensez à mettre en caractères gras et en titres les mots-clés que vous voulez faire reconnaître par Google.
Laissez des commentaires sur les sites communautaires et les blogs que vous appréciez : vous vous ferez connaître ainsi lentement mais sûrement par le réseau pré-existant.
Plus on parlera de vous, mieux vous serez référencé, et plus on vous fréquentera.

 

Publié dans Blogosphère

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