Le vertige des auteurs **/ Georges Flipo
Côtoyer les grands, les puissants, voilà ce qui a toujours comblé Sylvain Vasseur, fin rédacteur de réponses aux lettres de réclamations chez Air-Hexagone. Aussi, mis en demeure de prendre sa pré-retraite, lorsque son patron croit voir en lui des projets d'écriture, il n'ose le contredire, prétend avoir en projet un roman de science-fiction métaphysique et se voit déjà auréolé de gloire. Dès le lendemain, il chasse de sa petite chambre son épouse Arlette et ses couchers de soleil sur capitales en point de croix, pour en faire son cabinet, y installe son PC flambant neuf que ses collègues lui ont offert au pot de départ, et planche sur un plan constamment revu et corrigé. Délaissant son épouse pour sa vocation littéraire, il clame haut et fort à ses amis et à qui veut l'entendre qu'il écrit. D'ailleurs il suffit de lire pour le croire ces articles de presse, commandés par son mécène d'ancien patron, qui évoquent sa carrière naissante et prometteuse...
Plus d'un sourira à la lecture de ce pamphlet sarcastique sur le monde de l'édition, de la presse, et de ces "écrivains du dimanche" qui écrivent bon an mal an, courent les concours de nouvelles puis les maisons d'édition, cherchant par tous les moyens à se faire publier, s'approchant parfois du Saint-Graal en rencontrant par hasard ceux qui déjà connaissent cette félicité, mais qui humainement ne valent pas grand'chose. Ainsi, ce professionnel de la correspondance recevra à son tour toutes les formulations possibles pour lui notifier un refus de le publier. Si le roman n'avait été aussi irrésistiblement drôle, d'aucuns, ayant peut-être traversé ces épreuves avec plus ou moins de bonheur, s'y seraient reconnus, effrayés d'autres renonceraient définitivement à l'entreprise. Mais cet anti-héros dont l'aveuglement égoïste dans sa marche vers la gloire n'a d'égal que son orgueil déplacé, ne suscite tant chez l'auteur que chez son lecteur que railleries, et fort peu d'empathie et de pitié. La littérature n'est en effet pour cet écrivaillon qu'un tremplin pour lire respect et admiration dans les yeux d'autrui, et non un appel, un besoin, une vocation comme il s'en est lui-même persuadé. Du reste, personne dans ce tour d'horizon n'y est épargné, exceptée son épouse...
Si ce n'est une petite coquille (les lycéens sans bibliothèque) et la toute dernière page un peu décevante du dénouement, voici un roman qui, lui aussi, ne demande qu'à être connu et apprécié par le bouche à oreille, et il le mérite franchement. C'est en effet avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ces malheureuses aventures d'un apprenti-écrivain bercé d'illusions !
FLIPO, Georges. - Le vertige des auteurs. - Bordeaux : Le Castor Astral, 2006. - 272 p.. - ISBN : 978-2-85920-695-6 : 15 €.
Voir aussi d'autres éditeurs indépendants sur http://www.lekti-ecriture.com/
D'autres critiques :
http://www.evene.fr/
http://www.lafactory.com/
http://perso.orange.fr/calounet/
http://cuneipage.over-blog.com/
Plus d'un sourira à la lecture de ce pamphlet sarcastique sur le monde de l'édition, de la presse, et de ces "écrivains du dimanche" qui écrivent bon an mal an, courent les concours de nouvelles puis les maisons d'édition, cherchant par tous les moyens à se faire publier, s'approchant parfois du Saint-Graal en rencontrant par hasard ceux qui déjà connaissent cette félicité, mais qui humainement ne valent pas grand'chose. Ainsi, ce professionnel de la correspondance recevra à son tour toutes les formulations possibles pour lui notifier un refus de le publier. Si le roman n'avait été aussi irrésistiblement drôle, d'aucuns, ayant peut-être traversé ces épreuves avec plus ou moins de bonheur, s'y seraient reconnus, effrayés d'autres renonceraient définitivement à l'entreprise. Mais cet anti-héros dont l'aveuglement égoïste dans sa marche vers la gloire n'a d'égal que son orgueil déplacé, ne suscite tant chez l'auteur que chez son lecteur que railleries, et fort peu d'empathie et de pitié. La littérature n'est en effet pour cet écrivaillon qu'un tremplin pour lire respect et admiration dans les yeux d'autrui, et non un appel, un besoin, une vocation comme il s'en est lui-même persuadé. Du reste, personne dans ce tour d'horizon n'y est épargné, exceptée son épouse...
Si ce n'est une petite coquille (les lycéens sans bibliothèque) et la toute dernière page un peu décevante du dénouement, voici un roman qui, lui aussi, ne demande qu'à être connu et apprécié par le bouche à oreille, et il le mérite franchement. C'est en effet avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ces malheureuses aventures d'un apprenti-écrivain bercé d'illusions !
FLIPO, Georges. - Le vertige des auteurs. - Bordeaux : Le Castor Astral, 2006. - 272 p.. - ISBN : 978-2-85920-695-6 : 15 €.
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