L'invention de Morel **
Fantastique
L'invention de Morel / Adolfo Bioy Casares (1940)
préface de Jorge Luis BORGES
traduit de l'argentin par Armand Pierhal
L'invention de Morel / Adolfo Bioy Casares (1940)
préface de Jorge Luis BORGES
traduit de l'argentin par Armand Pierhal
Une étrange île que celle dans laquelle s'est réfugiée notre narrateur, poursuivi par la justice. Alors qu'il se croyait seul, voilà que des hommes et des femmes la peuplent. Alors qu'il prenait soin de se cacher d'eux, il constate bientôt que personne ne le voit, pas même Faustine dont il s'est épris. Le méprise-t-on ? S'agit-il d'une manipulation ? Serait-il mort sans le savoir, devenu fantôme ? Ou plutôt serait-ce cette curieuse invention dont Morel apprend à ses amis qu'ils en ont tous été l'objet ?
A l'instar du narrateur, le lecteur peine à comprendre ces gens qui vont et viennent sur l'île, et attend pendant plus de la moitié du roman une explication, fantastique (morts-vivants, réalité-fiction) ou rationnelle. En l'occurrence, bien qu'il s'agisse d'une histoire d'apparence surnaturelle à l'explication rationnelle, cela ne lui ôte en rien son caractère fantastique et surtout métaphysique, qu'elle maintient jusqu'à la fin.
Comme à mon habitude, j'ai pris soin de ne pas lire la 4e de couverture, ni la préface, avant de me plonger dans la lecture de ce petit chef-d'oeuvre de la littérature fantastique renouvelée par ces deux grands auteurs, Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares. Si le début ne m'a guère convaincue par son originalité ni par sa prose, et n'aurait guère mérité plus d'une *, le dénouement en revanche m'a séduite, par son positionnement métaphysique obtenu par cette singulière invention qui procure l'immortalité sans la possibilité de l'échange, tant et si bien que le narrateur qui ne souffre aucunement de la solitude initialement finit par la trouver plus cruelle qu'auparavant. Une excellente démonstration de la structure interne et des possibilités d'ouverture de la littérature fantastique.
L’Invention de Morel (La invención de Morel, 1940), roman, traduit de l'espagnol par Armand Pierhal, préface de Jorge Luis Borges. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons », 1952, 160 p., plusieurs réimpressions, dont celle dans la collection « Classiques Pavillons » — réédition : [Paris], U.G.E., « 10-18. Domaine étranger » n° 953, 1976, 1992, 128 p., 4 €.
A l'instar du narrateur, le lecteur peine à comprendre ces gens qui vont et viennent sur l'île, et attend pendant plus de la moitié du roman une explication, fantastique (morts-vivants, réalité-fiction) ou rationnelle. En l'occurrence, bien qu'il s'agisse d'une histoire d'apparence surnaturelle à l'explication rationnelle, cela ne lui ôte en rien son caractère fantastique et surtout métaphysique, qu'elle maintient jusqu'à la fin.
Comme à mon habitude, j'ai pris soin de ne pas lire la 4e de couverture, ni la préface, avant de me plonger dans la lecture de ce petit chef-d'oeuvre de la littérature fantastique renouvelée par ces deux grands auteurs, Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares. Si le début ne m'a guère convaincue par son originalité ni par sa prose, et n'aurait guère mérité plus d'une *, le dénouement en revanche m'a séduite, par son positionnement métaphysique obtenu par cette singulière invention qui procure l'immortalité sans la possibilité de l'échange, tant et si bien que le narrateur qui ne souffre aucunement de la solitude initialement finit par la trouver plus cruelle qu'auparavant. Une excellente démonstration de la structure interne et des possibilités d'ouverture de la littérature fantastique.
L’Invention de Morel (La invención de Morel, 1940), roman, traduit de l'espagnol par Armand Pierhal, préface de Jorge Luis Borges. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons », 1952, 160 p., plusieurs réimpressions, dont celle dans la collection « Classiques Pavillons » — réédition : [Paris], U.G.E., « 10-18. Domaine étranger » n° 953, 1976, 1992, 128 p., 4 €.