La beauté du monde * / Michel Le Bris

Publié le par S.L.

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2008
SELECTION GONCOURT


Nègre, cela se dit "ghostwriter" en américain. C'est ce que devient la narratrice, élue pour rédiger la biographie d'Osa Johnson, grande aventurière, née dans une petite bourgade du Kansas, mariée à l'âge de dix-sept ans à Martin, lequel rêvait de devenir le nouveau Jack London, et l'emmena, pour gagner de l'argent faire le tour des cabarets avant celui du monde, prêt à tout, même à la laisser flirter avec le chef d'une tribu dite cannibale. Au retour de leur premier voyage, après sept ans, ils conquièrent le tout New-York...   

"Voyez-vous c'est ça qui me fascine : une histoire si parfaite qu'elle peut s'interpréter de deux manières exactement opposées, sans qu'on ait à en changer un seul terme. Comme si elle gardait en elle, exactement enclos, le mystère même de l'existence humaine. Oui, pourquoi partons-nous ?" (p. 163)

Est-ce donc vers cette histoire parfaite qui expliquerait notre besoin d'évasion qu'a voulu tendre Michel Le Bris ? Est-ce ce tiraillement exprimé par Osa tout au long du roman entre son désir de plonger dans l'inconnu et sa nostalgie de la quiétude de sa petite ville natale qu'a voulu développer l'auteur ? C'est bien en tout cas un roman d'aventures que nous livre Michel Le Bris, tantôt dans la jungle africaine, tantôt dans la jungle urbaine, avec une belle rétrospective du New-York des années 20, chaloupant au son du jazz à Harlem. 

"Jack London ne dsait pas seulement que notre force de création réside dans cette part sauvage. Il insistait surtout sur l'idée - c'était à l'époque où il découvrait ce psychologue, Carl Jung - que cette force était indifféremment de destruction et de création. Que l'une n'allait pas sans le risque de l'autre." (p. 343-344)

Pourtant, ce roman tombe des mains. Non pas qu'il demande un effort pour le lire. Non, il se lit même très facilement malgré ses 678 pages, sans déplaisir, mais sans plaisir non plus. Les superbes tableaux de New-York et de la jungle rappellent la dernière version cinématographique de King Kong, mais non, cela ne vient pas : on n'attend rien de la suite des événements, on n'est pas vraiment touché, la réflexion sur l'ici et l'ailleurs reste superficielle. Non, décidément, j'avoue l'avoir reposé au bout de 410 pages sans éprouver le désir d'aller au-delà. Au suivant !

Temps de lecture : 8 heures environ ?

LE BRIS, Michel. - La Beauté du monde. – Grasset, 2008. –  678 p.. – ISBN 978-2-246-65091-1 : 21,90 €.
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M
Pour ma part j'ai vraiment adoré !ce livre nous transporte dans un autre monde et l'on s'identifie aux personnages, à qui on à tous voulut ressembler un jour.je l'ai lu en entier et la seule chose qui m'a un peu dérangé c'est le grand éventail de personnage, peut être un peu difficile à cerner du coup. Je le conseilles vraiment à tous les gens qui aime l'aventure, les beaux paysages, la poésie et OUT OF AFRICA.
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S
<br /> Eh bien, Manon, tant mieux s'il t'a plu !!! Un roman, cela peut décevoir aussi car il n'arrive pas au bon moment, il nerépond pas à une attente, un besoin du moment. C'était le cas ici pour moi.<br /> <br /> <br />
S
Bon... j'attendrais un autre avis avant de le lire, car je ne tiens pas à ce qu'il m'arrive la même chose que toi sur un livre aussi épais !
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S
<br /> Oui, mon entourage n'a pas non plus été emballé.<br /> <br /> <br />
J
Dommage ! Le thème était vraiment tentant et cela m'aurait permis de découvrir cet auteur breton ! Mais du coup, je passe !
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S
<br /> D'ailleurs, je ne suis pas la seule dans mon entourage à ne pas avoir été séduite.<br /> <br /> <br />