Le gourmet solitaire */ Jirô TANIGUCHI
Présentation de l'éditeur :
"On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n'est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c'est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires... Cet homme, c'est le gourmand solitaire. Chaque histoire l'amène à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves, ou suscitant de furtives rencontres.
Imaginé par Masayuki Kusumi, ce personnage hors du commun prend vie sous la plume de Jirô Taniguchi. (...)"
Critique :
Patrick Honnoré, le traducteur, nous met en garde dans sa préface : ce manga n'est absolument pas fait pour être lu à la va-vite, comme au fast-food, mais pour être savouré sans précipitation, plat par plat, quitte à y retourner ensuite. Il est vrai que lire tout d'une traite deviendrait très vite lassant, tant le canevas, pour chacun des chapitres, est construit à l'identique : le personnage a faim, salive d'avance à l'idée de goûter aux spécialités locales, ose enfin franchir le seuil de la porte d'un petit restaurant, commande non sans appréhension, décrit les différents mets puis repart, repus. Il est pour le moins assez inhabituel de voir dessinés dans le détail tous ces plats, légendés et commentés avec force détails. Mais cela ne transcrit-il pas exactement notre réaction à la réception de notre assiette, déçu ou non par la quantité, la qualité, inquiet ou satisfait par la texture de certains aliments ? C'est ainsi que Taniguchi sillonne le Japon, ville après ville, quartier de Tokyo après quartier, nous conviant à un parcours initiatique des habitudes alimentaires japonaises. Fasse qu'un jour un scénariste de B.D. le transpose en parcourant en France les troquets et petits restos sans prétention, derrière lesquels se cachent des cordons bleus, proposant une bonne cuisine du terroir... Car s'il est vrai que l'exotisme des mets pique ma curiosité, ma méconnaissance de toutes ces expériences gustatives rend moins sympatique mon accompagnement du personnage, et émousse toute réelle connivence, tout réel partage des émotions. Tous les gourmand(e)s pourront se retrouver malgré tout dans ce routard pittorresque qui célèbre les sensations de nos papilles gustatives !
A noter le récit en prose intitulé "Le cerisier fend-la-roche de Kamaïshi", en guise de postface, par Masayuki Kusumi : à sa manière, il aborde lui aussi, et très habilement, ce thème de l'aventure au coeur du quotidien...
TANIGUCHI, Jirô. - Le gourmet solitaire. - Sakka, 2005. - 198 p. : ill. n.b.. - 2-203-37334-2 : 9,95 €.
"On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n'est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c'est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires... Cet homme, c'est le gourmand solitaire. Chaque histoire l'amène à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves, ou suscitant de furtives rencontres.
Imaginé par Masayuki Kusumi, ce personnage hors du commun prend vie sous la plume de Jirô Taniguchi. (...)"
Critique :
Patrick Honnoré, le traducteur, nous met en garde dans sa préface : ce manga n'est absolument pas fait pour être lu à la va-vite, comme au fast-food, mais pour être savouré sans précipitation, plat par plat, quitte à y retourner ensuite. Il est vrai que lire tout d'une traite deviendrait très vite lassant, tant le canevas, pour chacun des chapitres, est construit à l'identique : le personnage a faim, salive d'avance à l'idée de goûter aux spécialités locales, ose enfin franchir le seuil de la porte d'un petit restaurant, commande non sans appréhension, décrit les différents mets puis repart, repus. Il est pour le moins assez inhabituel de voir dessinés dans le détail tous ces plats, légendés et commentés avec force détails. Mais cela ne transcrit-il pas exactement notre réaction à la réception de notre assiette, déçu ou non par la quantité, la qualité, inquiet ou satisfait par la texture de certains aliments ? C'est ainsi que Taniguchi sillonne le Japon, ville après ville, quartier de Tokyo après quartier, nous conviant à un parcours initiatique des habitudes alimentaires japonaises. Fasse qu'un jour un scénariste de B.D. le transpose en parcourant en France les troquets et petits restos sans prétention, derrière lesquels se cachent des cordons bleus, proposant une bonne cuisine du terroir... Car s'il est vrai que l'exotisme des mets pique ma curiosité, ma méconnaissance de toutes ces expériences gustatives rend moins sympatique mon accompagnement du personnage, et émousse toute réelle connivence, tout réel partage des émotions. Tous les gourmand(e)s pourront se retrouver malgré tout dans ce routard pittorresque qui célèbre les sensations de nos papilles gustatives !
A noter le récit en prose intitulé "Le cerisier fend-la-roche de Kamaïshi", en guise de postface, par Masayuki Kusumi : à sa manière, il aborde lui aussi, et très habilement, ce thème de l'aventure au coeur du quotidien...
TANIGUCHI, Jirô. - Le gourmet solitaire. - Sakka, 2005. - 198 p. : ill. n.b.. - 2-203-37334-2 : 9,95 €.