Le 11 septembre de Frédéric Beigbeder
Windows on the world / Frédéric BEIGBEDER.
Comme dautres lavaient fait avant lui (Nancy Huston de façon plus subtile dans "Instruments des ténèbres"), Frédéric Beigbeder fait résonner lécho de deux voix dans ce récit : la première, cest la sienne, assis dans le restaurant « Le ciel de Paris » de la tour Montparnasse ou dans le Concorde, cherchant à deviner les sentiments et les souvenirs qui ont pu agiter ce matin du 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, la seconde voix quil fait résonner dans son roman, son double américain, un père divorcé vivant la catastrophe avec ses deux fils, au restaurant « Windows on the world » de la tour nord du World Trade Center.
A louverture comme à la clôture de son récit, Frédéric Beigbeder désamorce la critique. On aurait effectivement envie de laffubler de tous les épithètes quil énonce p. 31 : « ( ) exceptionnellement chiant(s), ( ) exceptionnellement bâclé(s), et dans lensemble exceptionnellement pédant(e)s et satisfait(e)s.» De même, lorsquon aura senti une émotion poindre vers le dénouement, à la mort programmée des protagonistes, on lui saura gré davouer juste après la facilité avec laquelle il a surfé sur la vague de la catastrophe du 11 septembre. Hélas, nimporte qui aurait pu écrire ce texte de post-adolescent bourgeois, et peut-être aurait su, lui, en extraire la quintessence.
BEIGBEDER, Frédéric. Windows on the world. Paris : Bernard Grasset, 2003. 373 p. ; 21 cm.. ISBN 2-246-63381-8 : 18 .
n.b. : Quant à moi, le 11 septembre 2001, je ne l'ai pas connu. Ce jour-là, rentrée au pays, coupée du monde extérieur, n'écoutant que mon affliction, j'assistai à la mise en terre du cerceuil contenant ma grand-mère. Et ce n'est que le lendemain que j'apprenais la catastrophe relayée par les médias.